ARBRES EN TENSION

A la lisière d’un champ en Bourgogne, il reste quelques chênes centenaires, sénescents. Deux d’entre eux sont les derniers témoins de pratiques vernaculaires exercées autrefois en limite des parcelles : les arbres étaient plantés par les éleveurs pour fournir du fourrage à leurs bêtes lors des rudes hivers.
Ce binôme retient notre attention : l’un vivant, dressé vers le ciel, majestueux et fragile, son bois grince avec le vent. L’autre, mort, la ramure bourgeonnante, est couché au sol.
Ces deux arbres font entrer en résonance les paysages habités d’hier et d’aujourd’hui. 

Le tissu de ce paysage révèle des lignes, horizontales et verticales que ces deux arbres incarnent avec force : une relation primaire entre le ciel et la terre.
Par un exercice de taille et de tissage du sujet mort, au sol, nous avons exploré cette relation avec l’horizon, cette accroche avec le paysage urbain du bourg et les espaces agricoles et boisés attenants. L’installation de fils mis en tension dans l’architecture de l’arbre parle d’espace pour faire exister le vide et donner à voir les masses brutes.