Scène de tempête
2021, Scène de tempête – Huile, gouache et acrylique sur toile, 100 x 80 cm
La tempête Xynthia de 2010 a révélé la vulnérabilité des habitations en zone côtière. En ce qui concerne les milieux naturels préservés, elle démontre néanmoins l’étonnante adaptation des rivages à la violence de cet épisode.
Disparaître, c’est accepter de laisser la place à autre chose. C’est comprendre que dans l’urgence, face au risque, une pression vers un autrement bouscule l’état précédent d’un lieu sur une échelle de temps relativement inestimable.
L’exercice de représentation d’une scène de tempête vue du ciel par la peinture, implique une posture, un geste, l’incarnation d’un mouvement aléatoire dans un sens précis. Mais c’est aussi, in-fine, un ouvrage figé qui laisse deviner un processus, une chronologie.
L’eau s’infiltre par la brèche ouverte du chenal maintenu par la digue et s’engouffre violemment à l’intérieur du village pour atteindre des paysages de marais. Infusé par la mer, le socle laisse quelques monticules émergés et polis lorsque la mer se retire. En vrac, les sédiments se rencontrent et se mélangent, leurs strates s’inversent et se déposent ailleurs. L’ailleurs est un renouveau qui interroge le temps.