Boyard, en attendant la mer
Ile d’Oléron | Nouvelle-Aquitaine | Etude livrée
LIEU _ Boyardville, Ile d’Oléron, Charente Maritime (17)
ANNÉE _ 2021
STATUT _ Livré
SURFACES _ Ile 174 km² | Boyardville 46,5 ha
PARTICIPATIONS _ Conservatoire du Littoral | ASSB | Ostréiculteurs | Habitants
MOTS CLES _ Etude territoriale | Prospective | Montée des eaux | Bouleversements climatiques | Littoral
En 2010, la tempête Xynthia a révélé la vulnérabilité des habitations en zone côtière.
Outre cet événement météorologique d’ordre épisodique, la dilatation de l’océan entrainée par la fonte des glaciers, doit être prise au sérieux à l’échelle d’un phénomène plus lent mais tout aussi préoccupant ; l’élévation du niveau de la mer tend à modifier profondément la physionomie des terres basses habitées en milieu côtier.
La conquête progressive de l’eau sur ces terres ne peut plus être évitée. Pour des raisons humaines, économiques et environnementales, les stratégies d’endiguement et de protection acharnées visant à contrer ce phénomène sont vaines et se révèlent largement insuffisantes face aux scénarios annoncés par le GIEC.
Ce projet laisse place au parti pris d’une stratégie de recul et de déplacement des populations vers les points habitables les plus hauts du territoire. L’eau reprend sa place sur les espaces poldérisés et anthropisés des terres basses pour donner à voir de nouvelles spatialités habitées autrement.
Trois mouvements sont à l’œuvre simultanément et de façon progressive : la délocalisation des habitants, la montée des eaux et l’accueil de la faune et de la flore sur ces nouvelles spatialités.
L’accompagnement de ce processus s’étale sur le temps long pour mettre en place des stratégies administratives et foncières acceptables pour les habitants afin d’introduire de nouveaux usages au sein de ces paysages en profonde mutation. Véritable observatoire des paysages en transition, Boyard, en attendant la mer ouvre les prémisses du monde d’après et s’ajuste par l’expérimentation.
Chaque saison et chaque année bouleversent ces paysages dont le métabolisme évolue au rythme d’une respiration continuellement source de nouveauté et d’apprentissage. Loin d’être appréhendé comme la mise sous cloche de ces paysages qui deviendraient impénétrables, le projet veut conjuguer attractivité touristique et respect de cet environnement fragile comme une invitation au voyage.