Extractions

7h30, les portes du château de Versailles sont closes, les grilles du jardin ont disparu. L’imposant château semble flotter dans l’espace, son jardin est réduit à quelques mètres par une brume épaisse. Ce lieu, fait pour être observé de toute part dans un jeu de perspectives avec le lointain et habituellement remplit d’une foule, est simplifié à l’extrême. Les rares passants disparaissent dans le brouillard, les dorures ne scintillent plus, tout se réveille lentement à la mesure de la progression dans l’espace. Chaque élément qui s’offre à l’œil devient le sujet principal, comme déposé sur le fond grisâtre du brouillard. 

Cette série photographique impose les textures et les matières au regard. L’abstraction du paysage permet une concentration accrue sur le premier plan. Le regard perçoit ce qui, habituellement, n’est que peu regardé. Le prestige du lieu se révèle dans son essence.